Quid sur le plan immobilier ? Les spécialistes sont unanimes, on ne fait pas fortune en plantant des arbres… En revanche, dans l’optique d’un investissement patrimonial à long terme sous le signe du développement durable, l’aventure mérite d’être tentée. Les Français seraient même de plus en plus nombreux à acheter des parcelles comprises entre 1 et 10 hectares, guidés par une certaine volonté de retour à la nature et aux valeurs traditionnelles. « Acquérir une forêt pour la transmettre à ses enfants ou à ses petits-enfants, c’est leur permettre de la voir évoluer et se transformer, raconte Fabrice Betton, gestionnaire forestier indépendant. Il y a dans cette démarche un aspect émotionnel qui prime sur la notion de rentabilité financière ». Qu’en est-il de celle-ci ? « Une forêt est un capital qui croit chaque année mais sa valeur dépend de sa qualité et de son volume. Si la rentabilité brute théorique est d’environ 1,5 à 2 % de la valeur de la parcelle, il faut avoir en tête qu’elle dépend des revenus liés à la coupe du bois, qui par nature peuvent être très espacés dans le temps ».
Acheter une forêt est assez simple, du moins sur le papier. Certaines agences immobilières en ont fait leur spécialité, avec une offre très large, allant de quelques hectares de bois nus à des propriétés de plusieurs centaines d’hectares comportant ou non des éléments bâtis. Pour des prix moyens d’environ 4 000 à 5 000 € l’hectare de bois non bâtis. La rentabilité de l’opération dépendra des essences en place, de leur maturité, de leur prix de vente lors de la coupe et des charges liées à l’exploitation. « Il peut être tentant d’entretenir et de gérer soi-même sa forêt, ajoute Fabrice Betton. Mais cela demande un savoir-faire qui ne s’obtient qu’avec les années et une vision à long terme tenant compte des aléas liés au réchauffement climatique. Mieux vaut faire appel à un gestionnaire rémunéré au forfait ou au pourcentage de la vente de bois, qui saura penser avec un horizon de 50 ou 70 ans ». Du côté de Fransylva, on insiste sur l’atout que représente la forêt face aux changements climatiques, en la qualifiant de « pompe à carbone stratégique pour notre territoire ».
Autre possibilité pour les citadins en mal de verdure, investir dans un groupement forestier qui prendra en charge l’intégralité de la gestion de la forêt, jusqu’à la vente du bois et l’éventuelle perception des loyers de chasse et de pêche. Il en existe deux formes, les groupements fonciers forestiers (GFF), qui rassemblent jusqu’à 150 adhérents leur confiant la gestion de leur actif, et les groupements forestiers d’investissement (GFI), créés en 2019 et fonctionnant sur le principe d’une SCPI. Une solution indirecte certes moins romantique que l’achat d’une forêt en pleine propriété, mais qui bénéficiera globalement des mêmes avantages fiscaux :