Cet article aborde d’abord le cas de la location de logements nus, qui relèvent du régime réel ou, sous condition de montant, du micro-foncier, puis le cas de certains régimes particuliers, les règles d’imputation des déficits et les locations meublées.
Vous pouvez bénéficier d’un régime simplifié d’imposition si vos revenus locatifs ne dépassent pas 15 000 € par an. Cela vous dispense de remplir la déclaration 2044.
Le seuil de 15 000 € s’apprécie hors charges. Si vous n’atteignez pas 15 000 € parce que vous n’avez loué qu’une partie de l’année, par exemple en début de location, il n’y a pas lieu d’effectuer de prorata. Vous restez dans le champ du micro-foncier même si le total des loyers sur douze mois excède 15 000 €. Le revenu net est obtenu après une déduction de 30 %. Le taux étant forfaitaire, il n’impose aucune justification de charges ; à l’inverse, il ne permet pas de déduire un montant supérieur si les charges réelles sont plus élevées. Certains régimes particuliers excluent la faculté de recourir au micro-foncier : la détention d’immeubles historiques locatifs, d’immeubles situés dans les périmètres de protection (secteurs sauvegardé ou ZPPAUP), d’immeubles neufs donnant lieu à amortissement (Robien, Besson, Périssol) ou à déduction spécifique (Borloo neuf et Scellier intermédiaire, Robien ZRR ou Scellier ZRR, Cosse, Borloo ancien et Besson ancien). En revanche, si vous disposez de biens en Pinel, Duflot, Scellier classique ou avec réduction d’impôt Malraux, vous pouvez prétendre au micro-foncier.
Si vous disposez de parts de société, le micro-foncier peut s’appliquer s’il s’agit d’une société d’attribution.
Pour une SCI de gestion ou une SCPI, le micro-foncier est applicable si vous avez par ailleurs la propriété d’un immeuble loué nu et si la société en cause ne relève pas d’un régime qui exclut le micro-foncier.
Pour bénéficier du micro-foncier, il suffit de cocher la case correspondante dans la déclaration de générale 2042 (rubrique revenu foncier 4BE).
Si vous dépassez le seuil de 15 000 €, le régime micro-foncier cesse de s’appliquer.
Le micro-foncier est un régime adapté si vous n’avez pas de travaux importants sur le bien loué. En revanche, si vous avez des charges importantes et notamment des travaux conséquents en vue, il est préférable de revenir au régime de droit commun : cela vous permettra d’atténuer votre imposition et le cas échéant de créer un déficit reportable.
Si vous êtes placé sous le régime du micro-foncier mais que vous désirez passer au régime réel, vous pouvez opter pour ce régime. Toutefois, l’option est globale et s’applique obligatoirement pour une période de 3 ans. Pour opter, il vous suffit de remplir la déclaration 2044.
Le principe du régime réel est de vous permettre de déduire les charges de votre propriété, pour leur montant exact. Voyons donc les sommes à déclarer en revenu puis les charges à déduire.
Vous devez déclarer les loyers que vous avez perçus en 2018. Si vous faites appel à un administrateur de biens, il faut déclarer les loyers qu’il a encaissés, même s’il ne vous les a pas encore reversés. Les provisions pour charges locatives n’ont pas à être déclarées.
Si votre locataire a des retards de paiement, vous n’avez pas à déclarer les loyers impayés. Mais conservez bien les preuves des démarches que
vous avez effectuées (LR AR, actes d’huissiers...) pour obtenir le paiement, pour éviter que l’administration ne considère que vous avez renoncé à percevoir les loyers, auquel cas la somme serait imposable.
Le montant du loyer à déclarer est le loyer pratiqué. Cette règle demeure si vous avez dû réduire votre loyer faute de pouvoir trouver un locataire, la baisse étant indépendante de votre volonté. En revanche, si vous consentez un loyer anormalement bas, sans y être contraint, par exemple en raison de lien de famille avec le locataire, vous risquez un redressement pour loyer sous-évalué. (CE 13 février 1980).
Pour les contribuables dont les loyers sont soumis à TVA, les loyers ainsi que les charges déductibles doivent être déclarées pour leur montant hors TVA.
A l’entrée dans les lieux, le dépôt de garantie n’est pas imposable (CE, 8 mai 1981). En revanche, si vous le conservez en compensation d’un impayé de loyer ou de charge incombant au locataire, c’est à ce moment que vous devez le déclarer.
Si vous avez, par contrat, reporté sur le locataire certaines dépenses (taxe foncière, travaux de toiture), il faut les déclarer dans cette rubrique. En pratique, cela ne peut concerner que des locaux commerciaux ou des bureaux, mais non des logements, puisque la loi ne permet pas de demander au locataire le paiement par exemple de la taxe foncière.
Une série de recettes accessoires font partie des sommes à déclarer. En voici quelques exemples :
Si vous êtes propriétaire indivis d’un bien locatif, chaque propriétaire indivis doit déclarer les revenus et les charges en fonction de sa quote-part de droits dans l’indivision.
Sont déductibles les charges que vous avez payées en 2018. Si le bien que vous louez est en partie occupé par vous-même, vous ne pouvez déduire que la partie correspondant à la partie locative. Il vous faut faire un prorata des charges de l’immeuble.
Cette rubrique rassemble les dépenses de rémunération des gardiens et concierges. Cela englobe tant les salaires et les charges sociales que les avantages en nature (gaz, eau...). La rubrique vise aussi les sommes versées à des tiers à titre d’honoraires ou commissions ; rémunération des gérants d’immeubles, commissions versées à une agence pour la recherche d’un locataire, à un tiers pour la tenue de la comptabilité, honoraires versés à un notaire pour la rédaction d’un bail. Vous pouvez déduire à ce titre la cotisation que vous versez à votre chambre de propriétaires UNPI (RM 25 juin 2009. Si vous avez engagé des frais de recouvrement de loyers (frais d’huissiers, honoraires d’avocats), ils sont déductibles, de même que des frais d’expertise. En revanche, une commission versée à un intermédiaire pour l’achat ou la vente du bien locatif n’est pas déductible.
Vous pouvez déduire un forfait de 20 € par local. Il est obligatoire et couvre les frais de gestion (correspondance, téléphone, déplacement). Vous ne pouvez pas le remplacer par des frais réels, quand bien même ils seraient supérieurs. Par “local”, il faut entendre le bien et ses dépendances immédiates lorsqu’elles sont louées au même locataire que le local principal. Si vous louez une maison et un garage, cela correspond à un
local même si vous avez deux baux pour louer les deux au même locataire. Si vous avez plusieurs garages que vous louez à un même locataire, à la même adresse, il ne s’agit que d’un local.
Les sommes payées à titre de prime d’assurance pour les divers risques (dégâts des eaux, gel, incendie) sont déductibles. Si vous avez souscrit une assurance pour garantir un emprunt servant à acquérir le bien locatif, vous pouvez également déduire les primes d’assurance (toutefois, si cela vous conduit à créer un déficit foncier, il n’est imputable que sur les revenus fonciers des 10 années suivantes, (cf. ci-dessous).
Type de charges | Date de prise en compte 2 |
Primes d’assurance | Date figurant sur l’avis de l’assureur (et non la période couverte) |
Provision de charges de copropriété | Premier jour de chaque trimestre ou exigibilité fixée par l’assemblée |
Impôts | Exigibilité mentionnée sur l’avis d’imposition |
Intérêts d’emprunt | Date figurant sur l’échéancier |
Frais d’administration et de gestion | Date fixée par la loi, le contrat ou à défaut, date de facturation |
Frais de gestion et de fonctionnement des fonds de placement immobilier | Le document adressé au porteur de part doit tenir compte du mode dérogatoire de déduction |
Le principe habituel de déduction des dépenses est de tenir compte de la date de paiement des factures. Mais, pour le cas de l’année 2018 (année “blanche”), il est prévu une règle dérogatoire : ne sont déductibles en 2018 que les dépenses correspondant à l’exercice 2018. Cela vise à empêcher un contribuable de reporter le paiement d’une charge de 2018 à 2019 pour réduire son imposition de 2019.
Cette règle vaut pour les charges de copropriété, les intérêts d’emprunt, les impositions, les frais de gestion, de rémunération et de procédure. Il s’agit donc des charges considérées comme récurrentes. Les charges récurrentes échues en 2018 seront donc intégrées dans le calcul des revenus fonciers de 2018 indépendamment de leur date de paiement. Les charges récurrentes qui correspondraient à une autre année mais qui seraient payées en 2018 restent déductibles en 2018.
Il s’agit des dépenses de travaux qui permettent de maintenir ou de remettre l’immeuble en bon état et d’en permettre un usage normal, sans en modifier la con- sistance, l’agencement ou l’équipement initial.
Vous pouvez donc déduire dans cette rubrique des dépenses de peinture, de ravalement, de réfection de la toiture ou de remplacement d’une chaudière. Cela vise aussi des dépenses de traitement contre les insectes xylophages, de recherche de l’amiante ou d’un contrat d’ascenseur ou encore, les frais de remise en état d’une cuisine aménagée existante.
Ces dépenses excèdent l’entretien courant mais apportent à l’immeuble un équipement ou un élément de confort nouveau ou mieux adapté aux conditions de vie moderne, sans modifier la structure de l’immeuble.
Il s’agit par exemple de l’installation d’un chauffage central, d’une salle d’eau, d’un ascenseur ou encore de l’installation d’une porte automatique d’ascenseur, de l’agrandissement de fenêtres, la reprise d’une toiture avec remplacement d’une partie de la charpente et ajout de balcons (CE 29 mars 1989).
Les dépenses de construction, reconstruction et agrandissement En revanche, les dépenses qui excèdent les dépenses de réparation mais qui sont considérées comme des dépenses de construction, de reconstruction ou d’agrandissement, ne sont pas déductibles des revenus fonciers.
La frontière entre les deux types de travaux n’est pas toujours aisée à tracer. Par exemple, ne sont pas déductibles les travaux :
Le montant des dépenses déductibles correspond à ce qui a été payé par le bailleur. Lorsque le propriétaire effectue lui- même les travaux, il peut déduire les matériaux achetés mais non la rémunération de son propre travail. S’il effectue un déplacement pour faire les travaux, il peut déduire ces frais (CAA Lyon 25 mai 1980, n° 08-786).
Les dépenses qui incombent normalement au locataire (art 1754 du Code civil ou décret du 26 août 1987) ne sont pas récupérables. Mais elles deviennent déductibles :
Une indemnité d’éviction versée par le bailleur est déductible si elle est engagée en vue de la perception du revenu. C’est le cas si la somme a été versée au locataire sortant pour permettre au bailleur de libérer les locaux et de relouer dans de meilleures conditions. Cela vise donc essentiellement les locaux commerciaux (CAA Paris 31 janvier 1991). En revanche, elle n’est pas déductible si elle vise à réaliser un gain en capital, par exemple pour permettre de vendre libre (CE, 29 mars 1989, n°81836) ou pour transformer des locaux commerciaux en logements. (voir tableau ci-dessous).
Avec la mise en place du prélèvement à la source, et pour éviter les comportements d’optimisation fiscale consistant à reporter des dépenses de 2018 vers 2019, la loi a prévu, pour le calcul des revenus fonciers de 2019 (déclarés en 2020) de retenir au titre des travaux déductibles en 2019, la moyenne des travaux effectués en 2018 et 2019 : en 2019 seront déductibles 50 % du total des dépenses de 2018 et 2019. En conséquence :
La règle de la moyenne ne s’ap- plique ni aux travaux urgents ou décidés d’office par le syndic ni aux travaux effectués sur les immeubles acquis en 2019.
Le tableau suivant précise, selon la nature de l’immeuble et les principales catégories de travaux, leur caractactère déductible ou non.
Nature des travaux réalisés | Propriété urbaine | ||
Immeuble d’habitation | Immeuble professionnel et commercial | ||
Cas général | Logement pour lequel un amortissement est pratiqué | ||
Dépenses de réparation et d’entretien | |||
Cas général | Déductibles | ||
Réparations locatives | Non déductibles sauf si vétusté ou force majeure, si engagées en vue de la location ou si non récupérées au 31 décembre de l’année de départ du locataire | ||
Dépenses d’amélioration | |||
Cas général | Déductibles | Amortissables | Non déductibles |
Dépense destinées à faciliter l’accueil des personnes handicapées ou afférentes aux opérations de désamiantage | Déductibles | Amortissables | Déductibles |
Dépenses de construction, de reconstruction et d’agrandissement | |||
Cas général | Non déductibles | Amortissables sur option | Non déductibles |
Pour la déclaration de 2018, les travaux effectués en 2018 restent déductibles dans les conditions de droit commun. Mais ne sont admis en déduction en 2018 que les frais qui sont devenus exigibles en 2018. Il faut donc tenir compte de la date d’exigibilité et non de la date du paiement de la facture (hors indemnités d’éviction et de relogement qui restent déductibles dans les conditions de droit commun).
Les impôts que vous payez à raison de la détention d’un immeu- ble locatif sont déductibles, mais tous ne le sont pas. Le plus important pour le bailleur est la faculté de déduire la taxe foncière. (Voir tableau récapitulatif ci-contre).
Le traitement des charges de copropriété impose deux temps :
Rappelons que ce système est obligatoire et que le bailleur qui connaîtrait plus vite le montant des dépenses exactes de l’exercice ne peut pas opérer de déductions sans tenir compte du système des provisions (voir exemple ci-contre).
Le bailleur peut déduire de ses revenus fonciers les intérêts des dettes contractées pour l’acquisition du bien ou la construction, la réparation, l’amélioration ou la conservation du bien. La déduction porte sur les intérêts et les frais d’emprunt (frais de dossier, frais d’inscription hypothécaire, primes du contrat d’assurance-vie pour garantir le prêt). En cas d’emprunt substitutif, si vous souscrivez un nouvel emprunt plus intéressant pour rembourser un emprunt en cours, vous conservez le bénéfice de la déduction si le nouvel emprunt est immédiatement et entièrement utilisé pour rembourser le premier (CE 1er févr. 2012).
Impôts | Déductibles des revenus fonciers | Observations |
Taxe foncière | oui | Y compris les frais de gestion |
Taxe spéciales d’équipement | oui | |
Taxe sur les surfaces de stationnement | oui | Taxe applicable en Île-de-France |
Impôt sur le revenu | non | |
Droits de mutation | non | |
TVA | oui non | - La TVA payée sur les dépenses déductibles est également déductible - Mais, si les loyers sont assujettis à la TVA, les recettes et les dépenses doivent être retenues HT |
Taxe sur les loyers élevés des petits logements | non | Taxe dite Apparu (art. 234 du CGI) |
Taxe d’habitation | non | Taxe incombant à l’occupant |
Taxe d’enlèvement des ordures ménagères | non | Taxe incombant à l’occupant |
Taxe de balayage | non | Taxe incombant à l’occupant |
Redevance pour construction de bureaux | non | Taxe constituant un élément du prix de revient de l’immeuble |
Redevance pour dépassement du plafond légal de densité | non | Taxe constituant un élément du prix de revient de l’immeuble |
Taxe d’aménagement | oui | Taxe constituant un élément du prix de revient de l’immeuble |
Taxe annuelle sur les bureaux | non | Applicable en Île-de-France |
CSG, | oui non | La déduction de CSG sur les revenus fonciers est autorisée à hauteur de 6,8% de votre revenu imposable (le montant est prérempli dans votre déclaration) |
Les monuments historiques relèvent d’un régime particulier, qui permet au propriétaire de déduire des charges même si l’immeuble ne procure aucune recette.
Les immeubles concernés sont les suivants :
(Les immeubles ayant un agrément accordé par le directeur des finances publiques avant le 1er janvier 2014 restent éligibles à ce dispositif).
Mais, depuis 2009, le bénéfice de ce régime suppose de respecter trois conditions :
Le régime des monuments historiques suppose de distinguer trois cas :
Certains dispositifs d’investissement locatif ouvrent droit à des régimes particuliers de calcul des revenus fonciers.
Le régime Cosse, qui suppose la conclusion d’une convention avec l’Anah permet une déduction forfaitaire majorée sur les revenus fonciers.
La convention doit être conclue entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019. En cas de conventionnement dans le secteur intermédiaire, la déduction est de 30 % en zones A bis, A ou BI, elle est de 15% en zone B.
Pour un conventionnement en secteur social ou très social, la déduction est de 70 % en zone Abis,AouB1,maisde50%en zones B ou C.
Si vous optez pour un conventionnement avec intermédiation locative pour personnes défavorisées, le taux de déduction est de 85 %.
Le régime Boloo ancien est en voie d’extinction puisqu’il a été remplacé par le régime Cosse. Mais il demeure applicable pour les conventions conclues à compter du 1er janvier 2017 pour les demandes de convention réceptionnées par l’Anah au plus tard le 31 janvier 2017.
La déduction forfaitaire est alors de 30 % pour une location intermédiaire, 60 % dans le secteur social ou très social et 70 % pour une location à un organisme en vue de la sous-location du logement ou sa mise à disposition à des personnes défavorisées.
Différents régimes, qui ne sont plus accessibles pour de nouvelles locations, continuent à s’appliquer ; amortissement Robien, dispositifs Borloo neuf et Besson.
La location nue suivant le régime de droit commun ne permet pas de pratiquer un amortissement du bien. En revanche, certains régimes ouvrent droit à une déduction au titre de l’amortissement. Il s’agit des dispositifs Périssol, Besson neuf, Robien, Robien recentré et
Borloo neuf. Il faut remplir le tableau p. 8 de la déclaration spéciale. Vous y reportez le numéro de l’immeuble et le dispositif d’amortissement.
Si vous disposez de plusieurs biens locatifs, le bénéfice des uns se compensent avec le déficit des autres. Mais si le résultat global de votre déclaration de revenus fonciers fait apparaitre un déficit (pour les dépenses autres que d’intérêt d’emprunt), vous pouvez le déduire de votre revenu global, dans la limite annuelle de 10 700 €. L’excédent de déficit (ainsi que celui des intérêts d’emprunt) est, s’il y a lieu, imputable sur les revenus fonciers de l’année suivante dans la limite de 10 ans. Si le revenu global n’absorbe pas totalement le déficit (limité à 10 700 €), il est reportable sur les revenus globaux des années ultérieures, pendant 6 ans.
En cas de société, la limite de 10 700 € est appréciée par associé et non par société.
S’il y a des déficits, il faut commencer l’imputation par les plus anciens. Le bénéfice de l’imputation sur le revenu global n’est définitivement acquis que si le bailleur maintient la location jusqu’à la fin de la 3e année qui suit celle de l’imputation.
Si vous mettez en location un logement meublé, l’imposition de vos revenus relève à ce titre des bénéfices industriels et commerciaux et non des revenus fonciers.
Ce régime des BIC vise principalement les contribuables qui ont une activité commerciale, industrielle ou artisanale, mais il vise aussi les locations meublées. Toutefois, si vous louez ou sous- louez une partie de votre résidence principale à une personne qui y établit sa résidence principale, vous être exonéré d’impôts (art. 35 bis I du CGI). Le loueur ne doit pas dépasser une limite “raisonnable”. Cette condition est réputée remplie si le loyer en 2019 ne dépasse pas, par m2, le montant annuel de 187 € en Ile-de-France et 138 € dans les autres régions.
Par ailleurs, les locations de chambre d’hôtes, dans votre résidence principale à des personnes qui n’y élisent pas domicile sont exonérées d’impôt, si le montant annuel TTC des recettes (location et petit déjeuner) ne dépasse pas 760 €. Vous pouvez cumuler ces deux exonérations, par exemple si vous disposez d’un bien que vous louez pendant l’année à un étudiant et l’été à des touristes.
Depuis 2017, le plafond d’application du micro-BIC a été fortement augmenté. Il s’applique de plein droit si le bailleur a un chiffre d’affaires qui ne dépasse pas 70 000 €. Un abattement forfaitaire pour charges de 50 % est pratiqué sur le montant des recettes (loyers, charges récupérables sur le locataire et provisions pour charges) avec un minimum de 305€.
Le plafond est porté à 170000€ pour certaines locations saisonnières: locations de meublés de tourisme et de chambre d’hôtes. L’abattement est alors de 70%. Pour les gîtes ruraux, ils doivent être classés meublés de tourisme pour bénéficier du plafond de 170000€.
Lorsque vous relevez du micro-BIC, vous êtes dispensés de déposer une déclaration de résultat. Il suffit de porter le montant du chiffre d’affaires sur la déclaration de revenu 2042 C PRO.
Le régime micro est donc intéressant mais il se peut que vous ayez intérêt à opter pour le régime réel notamment si vous pensez dégager un déficit. Pour en bénéficier, il faut se décider en début d’année. Pour l’année 2019, il faut avoir opté avant le 1er février 2019. Lorsque vous relevez du régime réel, vous devez remplir une déclaration de résultat. L’aide d’un expert comptable est recommandée.
Les déficits des loueurs en meublé non professionnels sont seulement imputables sur les bénéfices de même nature de l’année et des années ultérieures pendant 10 ans.
En revanche, si vous êtes loueur professionnel, les déficits de votre activité sont déductibles de votre revenu global sans limitation.
Si votre revenu global est déficitaire, vous pouvez le reporter sur les années ultérieures pendant 6 ans.
Le loueur professionnel est celui qui réalise plus de 2300 € de recettes annuelles et retire de cette activité plus de 50 % de ses revenus (la condition d’inscription au registre du commerce et des sociétés n’est plus requise car elle a été jugée contraire à la Constitution le 8 février 2018).
Bertrand Desjuzeur