Sous réserve de modification législative, réglementaire ou jurisprudentielle.
En maison individuelle, vous pouvez rapidement remplacer votre système de chauffage par un système plus performant, mais aussi compléter le système existant par un appoint fonctionnant grâce à une énergie renouvelable (bois, solaire, etc.) ou encore changer d’énergie.
En appartement, notamment, lorsque le chauffage est collectif, c’est à l’assemblée générale des copropriétaires de prendre la décision de changer le système existant. Si votre chauffage est par contre individuel, vous pouvez changer votre chaudière ou vos radiateurs électriques pour installer un équipement plus économe. Il n’est cependant pas forcément possible de changer d’énergie sans l’accord de la copropriété.
Même si votre logement se situe en immeuble et que vos décisions dépendent de la copropriété, cela ne signifie pas qu’il n’y a rien à faire ! Vous pouvez en effet quand même aider vos locataires à gérer leur chauffage. Autant d’économies sur leur facture, une bonne base pour des relations apaisées.
Ici, les deux principes sont : régulation et programmation. Cela permet de piloter le chauffage pour avoir la bonne température au bon endroit et au bon moment. En chauffage central, il existe par exemple des thermostats d’ambiance programmables qui permettent de gérer la température ambiante en fonction des besoins des occupants et du moment de la journée ou du jour de la semaine (programmation des absences par exemple). A savoir, ces thermostats sont aujourd’hui connectés et permettent de gérer son chauffage à distance grâce à des applications smartphone. A minima, il semble important d’équiper les radiateurs à eau chaude de robinets thermostatiques pour réguler de manière automatique le chauffage en fonction de la température de consigne choisie. Grâce à ces outils et un minimum d’investissement, vous pouvez facilement optimiser le fonctionnement du chauffage et éviter les gaspillages.
Il est également nécessaire d’isoler les tuyaux du circuit de distribution d’eau de chauffage et d’eau chaude sanitaire dans les locaux non chauffés (garage, cave…), car les pertes de distribution représentent une bonne part de la facture de chauffage (le tiers voire la moitié dans les cas les plus défavorables), et ceci est particulièrement vrai dans le collectif.
Enfin dans le collectif, en cas de chauffage collectif, pensez également à l’individualisation des frais de chauffage car cette mesure (obligatoire désormais) permet de responsabiliser les occupants par rapport à leur consommation de chauffage qui est directement répercutée sur leur facture (grâce à des appareils nommés répartiteurs à poser sur chaque radiateur).
Ces interventions sont nécessaires, mais elles ne sont pas suffisantes, cependant, pour réduire significativement la facture de chauffage.
Avant de procéder au changement de votre système de chauffage, vérifiez l’isolation de votre logement. En effet, si vous commencez par rénover votre chauffage dans un logement mal isolé, vous aurez besoin d’un matériel puissant (donc plus coûteux) pour chauffer suffisamment. Autre inconvénient : il sera surdimensionné une fois le logement isolé. Or un fonctionnement en sous-régime accélère l’usure du matériel, dégrade son efficacité et accroit sa consommation d’énergie. Néanmoins, s’il n’est pas possible d’anticiper des travaux d’isolation avant le remplacement de chaudière, il est important de choisir un système de production le plus modulant possible afin qu’il puisse s’adapter à de futurs travaux d’isolation. Finie la pression de l’urgence quand la chaudière tombe en panne.
Avant de prévoir l’amélioration du système de chauffage, il faut donc avoir le réflexe isolation, qui permettra de réduire vos besoins en chauffage. Un logement bien isolé conserve mieux la chaleur et permet de gagner nettement en confort.
Penser isolation et chauffage en même temps demande un peu de préparation. Or, la plupart du temps, on s’intéresse aux équipements de chauffage lorsque ceux-ci tombent en panne. Et là, ce n’est généralement pas le moment propice pour réfléchir aux meilleures options qui s’ouvrent à nous. Les choses se font dans l’urgence, sous la pression.
Pour cela, il est primordial d’anticiper la panne. L’Etat a mis en place un réseau de conseillers gratuits, les conseillers FAIRE (faire.fr). Ces conseillers pourront vous aider à identifier le programme de travaux le plus adapté à la préservation de la qualité et de la valeur de votre patrimoine.
Ainsi, vous aurez une vision plus claire des différentes interventions à réaliser, vous pourrez vous y préparer et les étaler dans le temps en fonction de vos ressources, des échéances des baux de location ou des votes à venir en copropriété. Vous serez ainsi assurés de faire les bons investissements et de ne pas payer pour un système qui se révèlera inadapté au fur et à mesure que les années passent.
Chauffage central ou décentralisé ? Chaudière, pompe à chaleur ou poêle ? Energie électrique, gaz ou énergie renouvelable (bois, géothermie…) ? Pas facile de faire le bon choix ! Le vôtre devra se faire en fonction du contexte du logement concerné, du coût des différentes technologies, des contraintes d’entretien…
Là encore, les conseillers FAIRE sont là pour vous aider à faire un choix sereinement. Parmi les options qui s’offrent à vous, citons par exemple la chaudière à condensation, plus performante que les chaudières gaz traditionnelles (et désormais la seule option disponible à la vente), mais également les chaudières bois, les poêles à bois, ou encore les pompes à chaleur qui utilisent la chaleur du sol ou de l’air pour le chauffage et/ou la production d’eau chaude. Des systèmes solaires combinés existent également : ils utilisent le soleil pour le chauffage et l’eau chaude, mais doivent être complétés par un système d’appoint (souvent une chaudière). Enfin, suivant votre localisation, il est possible de raccorder l’immeuble à un réseau de chaleur. Il distribue la chaleur produite de manière centralisée grâce au bois, à la géothermie, au gaz, voire par l’incinération des déchets, à un groupe de maisons, un lotissement par exemple ou le plus souvent à des bâtiments collectifs.
Les radiateurs électriques ne sont donc pas la seule solution ! L’électricité n’existe pas dans la nature sous une forme que nous pouvons utiliser directement. Elle provient de la transformation d’une énergie primaire (nucléaire, hydraulique, éolien…) : c’est donc une énergie secondaire. Cette transformation s’accompagne de pertes en amont. Ainsi, on considère que pour bénéficier de 1 kWh d’énergie électrique finale, il faut utiliser 2,58 kWh d’énergie primaire.
Les systèmes de chauffage utilisant des énergies renouvelables (pompes à chaleur, bois énergie, solaire, etc.) ont, de leur côté, globalement de très bonnes performances et produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Enfin des aides financières existent et permettent d’investir dans des systèmes plus performants avec un coût plus maîtrisé, n’hésitez pas à poser la question à votre conseiller FAIRE.
Anne Lefranc, Service Bâtiment, ADEME
Pour en savoir plus :
Appeler un conseiller FAIRE : du lundi au vendredi de 9h à 18h, au 0 808 800 700
La rubrique Chauffage sur site public faire.fr :
Source : 25 millions de propriétaires • N°décembre 2018
Abonnez-vous au magazine
25 Millions de Propriétaires