Panneaux solaires photovoltaïques : Le choix d’une électricité verte et gratuite

EXAMEN - Produire sa propre électricité… c’est ce que permettent les panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit d’une maison. Pour quel type de pose opter ? À qui s’adresser ? Quid de la revente du surplus non consommé ? Il est temps de faire un point sur le sujet pour alléger ses factures énergétiques et consommer plus « vert ».  

À une époque où les tarifs d’électricité ne cessent d’augmenter, les panneaux solaires photovoltaïques ont plus que jamais le vent en poupe. Ils constituent une solution privilégiée pour produire de l’électricité verte, gratuite et renouvelable. Profiter de cette énergie en autoconsommation permet de réaliser de fortes économies tout en s’assurant une certaine indépendance énergétique et la valorisation d’un bien. À ces avantages, s’ajoute la revente à EDF OA (Obligation d’Achat)1 du surplus non consommé qui permet de rentabiliser son investissement. Côté écologie, une production en circuit court, du matériel peu polluant et dont le fonctionnement n’engendre pas directement de CO2, sont les autres atouts de ce type de projet. Cette installation ne s’improvise pas et doit absolument être confiée à une entreprise qualifiée qui garantit la pertinence, la fiabilité du système et le bon fonctionnement des panneaux. 

La production d’électricité par des panneaux solaires photovoltaïques permet une réduction des factures énergétiques pouvant aller jusqu’à 60 %. 

Des factures énergétiques allégées 

En consommant ce que vous produisez, vous économisez l’achat d’électricité à un producteur ! Les panneaux solaires « fabriquent » de l’électricité en captant les rayons du soleil (particules d’énergie lumineuse appelées photons) grâce à leurs cellules photovoltaïques composées de silicium monocristallin ou polycristallin. Ces matériaux semi-conducteurs génèrent un courant électrique continu et c’est un onduleur ou micro-onduleur présent dans les panneaux qui se charge de convertir le courant continu en courant alternatif pour alimenter les appareils électroménagers, l’éclairage ou encore pour recharger une voiture électrique. On estime le taux d’autoconsommation électrique dans une maison à 30 % de la production des panneaux, en moyenne. En effet, le pic de la production d’énergie intervient lorsque l’ensoleillement est maximal, donc en milieu de journée, période où l’on n'a pas forcément besoin d’un maximum d’énergie.  

Rentabilité assurée 

Il a donc été prouvé que les panneaux solaires photovoltaïques produisent plus que ce qui est consommé à un instant T. Sachant qu’il est très difficile de stocker de l’électricité à moins de disposer de batteries solaires, pour éviter le gaspillage il est possible de revendre le surplus non consommé grâce à la pose d’un compteur spécifique et à la souscription d’un contrat avec EDF OA. L’électricité non consommée est alors réinjectée dans le réseau national et payée à un tarif de rachat garanti par le gouvernement. Ce rachat peut notamment permettre de rentabiliser une partie de l’investissement engagé pour la mise en œuvre des panneaux solaires photovoltaïques. Le tarif est fixé au moment de la demande de raccordement des panneaux pour une durée de 20 ans. Il atteint aujourd’hui 0,13 € du kWh pour les installations solaires d’une puissance de 3kWc à 9kWc*. 

Une aide pour favoriser l’autoconsommation 

Par ailleurs, pour favoriser l’installation de panneaux solaires photovoltaïques, l’État a mis en place une prime à l’autoconsommation pouvant atteindre 3 330 €, calculée en fonction de la puissance de l’installation : 3 kWc, 6kWc ou 9kWc. Elle est obtenue sans condition de ressources mais exige que l’installation soit réalisée par une entreprise ou un artisan qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) et les panneaux doivent être posés sur une toiture pentue ou plate (peu importe le nombre de pans) mais jamais au sol. Depuis un arrêté datant de février dernier, la prime à l’autoconsommation est versée en une seule fois, au lieu des 3 versements effectués précédemment. En général, ce sont les entreprises engagées pour l’installation qui se chargent de la demande de cette prime, déduite alors du coût total du projet. 

Estimer ses besoins et les contrôler 

Le nombre de panneaux solaires à installer pour autoconsommer au maximum dépend de la consommation annuelle du foyer, de la puissance et du rendement de l’installation électrique. Hugo Badois, responsable de l’offre solaire pour les particuliers chez Hellio précise : « En plus de prendre en compte la facture d’électricité, nous anticipons les futurs besoins et achats du foyer : pompe à chaleur, voiture électrique… Notre but est de proposer un projet optimisé pour favoriser le concept d’autoconsommation. Le compteur que nous installons est prévu pour suivre la consommation réelle et le surplus de production. Il permet de voir à n’importe quel moment de la journée combien produit chaque panneau et combien de kWh sont réinjectés dans le réseau. Ce compteur est relié à une application qui indique si l’un des panneaux dysfonctionne, ce qui permet aux particuliers de nous appeler pour régler le problème au plus vite. » Les panneaux ont une durée de vie d’une trentaine d’années et sont en général garantis 20 à 25 ans. « Nous travaillons avec une marque française Dualsun qui propose une triple garantie : sur le produit (comme n’importe quel appareil d’électro-ménager), sur le rendement des panneaux (ils sont changés s’ils ne fonctionnent pas à plein régime) et une garantie main d’œuvre qui se déclenche automatiquement si on active l’une des deux premières garanties », continue Hugo Badois. 

L’Institut National de l’Energie Solaire a développé AutoCalSol, un logiciel de pré-dimensionnement pour les installations solaires photovoltaïques en autoconsommation, en libre accès, qui permet de simuler le nombre de panneaux à installer selon vos besoins. 

Pour un rendement optimal, le toit doit être orienté Sud-Ouest ou Sud-Est et les panneaux avec un degré d’inclinaison entre 20 et 60°. 

Deux techniques de pose 

La technique de pose la plus souvent utilisée est celle en surimposition. Des crochets sont alors posés dans la charpente supportant des rails placés au-dessus des tuiles et les panneaux installés sur ces rails. Cette mise en œuvre est la plus simple et la plus rapide puisqu’elle ne nécessite pas la dépose des tuiles avant travaux. C’est aussi celle qui garantit le mieux l’étanchéité du toit. 

L’autre technique dite en intégration peut être préférée pour des raisons esthétiques et parfois exigée, notamment si la maison est située auprès d’un monument classé ou dans certaines communes. En effet, les panneaux se fondent alors dans la toiture venant remplacer les tuiles et constituant l’étanchéité de la toiture. La mise en œuvre, beaucoup plus complexe, plus longue et plus onéreuse, doit être parfaitement maîtrisée pour limiter les risques de fuite qui apparaissent néanmoins souvent au bout de 10-15 ans. Cette pose en intégration est plus communément utilisée pour les constructions neuves où il est possible de prévoir une isolation et une étanchéité adaptées, difficiles à mettre en place en rénovation. 

À qui s’adresser ? 

Pour garantir une parfaite fiabilité de l’installation, il est capital de faire appel à des entreprises professionnelles spécialisées dans les métiers du bâtiment, certifiées RGE, cette certification étant la seule permettant l’éligibilité à la prime d’autoconsommation délivrée par l’État. « Le photovoltaïque est un secteur en plein essor et de nombreux escrocs se sont engouffrés dans le marché pour proposer des tarifs défiant toute concurrence. Mais bien souvent il s’agit d’entreprises non certifiées donc sans possibilité d’accéder à la prime et qui installent du matériel qui n’est pas aux normes », insiste Hugo Badois. « Nous envoyons systématiquement un conseiller dédié à chaque projet, qui, après une visite technique, se charge de toutes les démarches administratives, de la demande de la prime et du raccordement avec Enedis en plus de l’installation réalisée par nos partenaires certifiés RGE. » Attention donc aux arnaques à 1 € et aux représentants trop volubiles ! Pour faire le bon choix, la notoriété de l’entreprise reste une valeur sûre. 

Ne pas confondre avec les panneaux solaires thermiques  
À la différence des panneaux solaires photovoltaïques, les panneaux solaires thermiques ne fournissent pas d’électricité mais uniquement de la chaleur. Ils sont d’ailleurs souvent combinés à un chauffe-eau solaire ou à un système de chauffage hydraulique pour le logement. Ces panneaux sont dotés d’un fluide caloporteur situé sous leur surface qui monte en température sous l’action du pouvoir calorifique des rayons du soleil. Ainsi chauffé, l’eau est transportée jusqu’au ballon de stockage pour répondre aux besoins d’eau chaude sanitaire (ECS) ou jusqu’à la chaudière pour le chauffage.  
Il existe aussi des panneaux solaires hybrides qui associent les deux technologies : photovoltaïque et thermique, générant de la chaleur et de l’électricité.  
Une énergie vertueuse 
L’énergie solaire est considérée comme renouvelable au regard du soleil supposé briller encore 5 milliards d’années ! Sur le plan local également on ne peut guère faire plus court puisque l’énergie provient des panneaux disposés sur le toit de la maison pour descendre directement jusqu’à l’installation électrique. Pour déterminer l’empreinte environnementale d’un panneau solaire, il faut aussi tenir compte de l’énergie grise inhérente au cycle de vie du panneau (extraction, fabrication, transport, pose, recyclage) ; celle-ci étant compensée entre six mois et un an. Compte tenu de la durée de vie du panneau de 20 ans, le compte est bon ! Dernier argument positif : le panneau peut être recyclé à près de 95 %, le verre et l’aluminium entrant dans sa composition étant recyclables à l’infini. 

 

Par Sylvie Lenormand

Source : 25 millions de propriétaires et vous • N°572; avril 2023

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