En France, la forêt occupe un tiers du territoire avec environ 16,8 millions d’hectares et elle est majoritairement privée (à 75 %). Alors cher lecteur, vous faites peut-être partie des 3,5 millions de propriétaires forestiers français.
Les propriétaires de forêt entrent dans la catégorie de propriétaires privés à impact sur l’intérêt général. Ce contexte singulier apporte son lot de réjouissances mais aussi de difficultés et de responsabilités… Quel plaisir de voir au fil des années et du travail de l’Homme, la forêt évoluer et rendre les services économiques, environnementaux et sociaux qu’on attend d’elle : fournir du bois, purifier notre air, filtrer notre eau et maintenir nos sols et préserver la biodiversité et les paysages.
Mais quelle responsabilité aussi ! Ce devoir assumé depuis toujours (et pas seulement au titre de la « responsabilité civile » en forêt) est accentué par la pression de plus en plus forte exercée par la société. La prise de conscience croissante de l’importance de prendre soin de l’environnement engendre un regain d’intérêt vers les campagnes, et des attentes parfois extrêmes qui se cristallisent.
Dans ce contexte, les forestiers privés se doivent d’être accompagnés, représentés et défendus. Fransylva est la seule organisation représentative de l’ensemble des propriétaires à travers les syndicats qu’elle fédère sur l’ensemble du territoire. A ce titre, elle défend les sylviculteurs et leur droit de jouir de leur propriété et production librement et dans le respect de la loi. Fransylva veille en ce sens à ce que les Codes, réglementations, lois et décrets garantissent ce droit sans nuire à la liberté des propriétaires.
Les forestiers sont régulièrement confrontés à l’obstacle de la surface foncière : en effet, en dessous d’un certain seuil, comment rentabiliser le travail effectué en forêt ? Le monde dans lequel nous évoluons nous offre une opportunité : celle de valoriser et monétiser non seulement le bois mais aussi les services rendus par l’entretien de la nature. Le carbone et maintenant la biodiversité sont identifiés comme des biens à rémunérer. Dans ce contexte, la pluralité des forestiers et la coexistence de propriétés de toutes tailles constitue une véritable chance pour la préservation de la biodiversité.
Pour faire vivre la forêt et qu’elle s’adapte progressivement au changement climatique, il faut accepter de récolter des arbres, d’en replanter, de les régénérer. Le cycle de la vie de la forêt impacte les paysages et c’est ce qu’il faut faire comprendre aux riverains qui parfois idéalisent une forêt luxuriante dans laquelle l’homme ne mettrait jamais les pieds, sauf pour s’y promener. Or sans intervention de l’homme, elle finirait par dépérir…
Pour le forestier, le changement climatique est le défi majeur à relever… et il a besoin d’être accompagné tant par l’Etat que par ses concitoyens, c’est pourquoi il nous faut sans relâche informer, former et sensibiliser le plus grand nombre aux enjeux de la forêt. En tant que forestier nous sommes porteur de l’intérêt général en prenant soin de nos forêts de génération en génération, alors s’il fallait résumer un élan, une ambition commune ce serait « Ensemble cultivons nos racines ».
Antoine d’Amécourt, Président de Fransylva
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