Pourquoi créer une extension à la maison?

ANALYSE Il existe de nombreuses raisons pour vouloir agrandir sa maison et plusieurs solutions pour gagner quelques m2 supplémentaires. Différents facteurs interviennent dans le choix d’une extension en dur, de la réalisation d’une véranda ou de la pose d’une pergola. Pour quel usage ? Quelle est la configuration des lieux existants ? Avec quel budget ?

L’extension en dur, en parpaings, en blocs de béton cellulaire ou en béton banché est la solution la plus classique et la plus souvent retenue. Elle concerne 65 % des maisons individuelles en France. Une extension peut être réalisée latéralement en s’étendant de plain-pied sur un même niveau à condition que la taille de votre terrain le permette. L’extension verticale consiste à créer un étage supplémentaire, mais il faut que la structure de la maison s’y prête. On peut aussi procéder à une excavation, en creusant sous les fondations afin d’y construire un sous-sol habitable. Cette dernière option engage d’énormes travaux et est assez coûteuse. Pour les extensions latérales, le traditionnel parpaing est privilégié tandis que le béton cellulaire, plus léger, est utilisé pour la construction d’étages en surélévation. Les extensions à ossature bois séduisent aussi de plus de plus de propriétaires pour leur rapidité de mise en œuvre, mais aussi pour leurs performances énergétiques.

Bien préparer son projet

Les dimensions d’une extension doivent être guidées par le choix de la pièce à installer : chambre supplémentaire, agrandissement du séjour, deuxième salle de bains, bureau pour le télétravail… Il faut aussi prévoir les arrivées d’eau et d’électricité et l’évacuation des eaux usées. Quelle que soit l’option retenue, cela revient toujours moins cher que de déménager et d’acheter un nouveau logement et cela permet de valoriser un bien et de faciliter sa revente. Avant de s’engager, il est capital de vérifier ce qu’il est possible de faire sur votre terrain et de consulter le PLU (Plan Local d’Urbanisme) de la commune. En effet, de nombreuses règles peuvent varier d’une commune à l’autre. Mais outre le PLU, il faut respecter par exemple les servitudes de « vues » imposées par le Code civil. En général, le PLU fixe également une hauteur maximale à respecter en cas d’élévation. Sur chaque parcelle, il existe aussi un CES ou Coefficient d’Emprise au Sol qui permet de déterminer à quelle surface d’extension latérale, vous avez droit. De même, il n’est pas question d’enclaver les voisins en bloquant l’accès à la voie publique par une quelconque extension et une distance minimale de 3 mètres doit généralement être respectée entre la clôture de vos voisins et votre extension.

Ne pas négliger les démarches légales

Toutes les extensions sont concernées par une déclaration préalable de travaux à établir en mairie. Celle-ci est valable pour des surfaces allant de 5 à 20 m² (40 m² en zone urbaine régie par un Plan Local d’Urbanisme). Au-delà, le permis de construire est obligatoire. L’intervention d’un architecte est aussi requise si votre maison dépasse les 150 m² de surface de plancher après travaux d’extension ou si votre demeure est classée. Si votre maison est située dans une copropriété, il vous faut obtenir l’autorisation de l’assemblée générale des copropriétaires avant d’engager les travaux. Que vous réalisiez vous-mêmes les travaux ou que vous les fassiez réaliser par des professionnels, il est conseillé de souscrire une assurance Dommages-Ouvrage qui couvrira toutes les malfaçons. De même, exigez des entreprises engagées sur le chantier qu’elles vous présentent leurs assurances professionnelles. Avant le début des travaux, une étude structurelle doit être réalisée pour éviter les désordres sur l’existant, surtout si vous devez ouvrir un mur porteur ou créer une trémie. Reste à déterminer avec le professionnel de votre choix le système constructif le mieux adapté au terrain et aux fondations.

 

ÉCLAIRAGE

Bien éclairer une véranda

L’éclairage fait partie intégrante de votre projet et les luminaires doivent être pensés en amont pour se fondre dans la structure en fonction de l’ambiance recherchée. Des spots peuvent ainsi être incorporés dans les chevrons de la toiture. Si l’intégration de la lumière n’a pas été prévue, on peut toujours ajouter des suspensions au plafond pour une répartition uniforme dans la pièce ou cibler une partie de l’espace. Les ampoules LED sont devenues incontournables pour leur faible consommation énergétique et leur grande durabilité. Elles dégagent peu de chaleur et sont disponibles dans un grand nombre de formes et de températures de couleur.

BON À SAVOIR

Extension : surface habitable ou pas ?

La surface habitable prend en compte la surface totale des pièces intérieures après déduction des épaisseurs des murs, des cloisons, de la cage d’escalier, des gaines et des embrasures de portes et fenêtres. Elle exclut les pièces dont la hauteur est inférieure à 1,80 m, mais aussi les terrasses, les balcons et les vérandas. Bien que la véranda vienne agrandir l’espace de vie, elle ne compte pas, au sens de la loi Boutin, comme une surface habitable et n’est pas donc pas retenue dans son calcul. Cela signifie, qu’en cas vente de votre bien, vous n’avez pas l’obligation d’indiquer la superficie de votre véranda, mais elle peut être présentée comme un atout charme pour valoriser le bien. En revanche, toute construction de pièce supplémentaire, reliée au sol et qu’il n’est pas possible de déplacer, est prise en compte dans le calcul de la taxe foncière. La déclaration foncière doit être réalisée dans les 90 jours suivant l’achèvement des travaux. Dans certaines communes, vous pouvez bénéficier d’une exonération totale ou partielle de deux ans de cette taxe foncière à compter de l’achèvement des travaux, après délibération du conseil municipal. Attention également à la taxe d’aménagement. Celle-ci est due à l’occasion du permis ou de la déclaration d’urbanisme en cas de création d’une nouvelle « surface de plancher ». Si les pergolas non couvertes ne sont généralement pas concernées, une taxe d’aménagement sera due en principe pour la création d’une véranda (nouvelle surface close et couverte).

La véranda, l’abri lumière

L’agrandissement à horizontale peut être réalisé sous forme d’une véranda, une solution de plus en plus fréquente, car elle offre un maximum de luminosité grâce à ses grandes baies vitrées. Cet espace supplémentaire devient ainsi une pièce de liaison entre la maison et le jardin. De nombreux modèles standardisés ou sur-mesure, aux formes les plus variées, offrent de multiples possibilités d’aménagements. Même la toiture est personnalisable : en verre, recouverte de tuiles, plus ou moins pentue, tubulaire… Aujourd’hui, plus de 80 % des structures de vérandas sont en aluminium, un matériau résistant, d’une grande stabilité dimensionnelle et ne nécessitant pas d’entretien. Il s’intègre en plus parfaitement bien à la structure existante de la maison grâce à la large palette de coloris des profilés et à leurs finitions mates, satinées, brillantes, mouchetées ou sablées. Le thermolaquage effectué en usine garantit une grande durabilité des couleurs et d’aspect. Le principal est de rester vigilant sur l’isolation thermique afin que cette nouvelle pièce soit agréable à vivre toute l’année.

Les alternatives à l’aluminium

Le bois, matériau noble, naturel et durable est naturellement isolant et répond aux critères d’isolation thermique et phonique. Faire le choix d’une véranda en bois s’impose quand il s’agit de réaliser de grandes extensions, car il supporte très bien les toitures lourdes en tuiles ou en ardoises. Son principal inconvénient réside dans son entretien obligatoire avec un traitement régulier contre les attaques d’insectes, l’humidité et la moisissure. C’est pour cette raison que certains fabricants développent des vérandas dont la structure est constituée d’aluminium à l’extérieur et de bois à l’intérieur pour ne conserver que les avantages des deux matériaux. Les vérandas en PVC, pourtant très abordables, sont de plus en plus délaissées, car elles laissent peu de liberté pour la personnalisation, le PVC n’étant disponible que dans un nombre restreint de coloris. Les modèles en fer forgé sont inimitables et respectent un savoir-faire artisanal, mais ils sont réservés aux gros budgets car généralement réalisés par des ferronniers d’art. Par ailleurs, la véranda en fer forgé doit rester l’apanage des amateurs de jardin d’hiver, car elle est très peu isolante sur le plan thermique.

Optimiser la performance thermique d’une véranda

Vitres, toiture, dalle sont des éléments à soigner pour garantir une isolation thermique performante et un confort de vie au quotidien. Les baies vitrées sont réalisées en double vitrage souvent feuilleté pour préserver la sécurité des habitants en évitant que les morceaux de verre ne se dispersent en cas de bris. Pour obtenir un confort thermique maximal, il est conseillé d’opter pour du double vitrage à isolation thermique renforcée (ITR). Certains vitrages à contrôle solaire sont dotés d’un film qui reflète le rayonnement solaire pour empêcher la chaleur de rentrer en été. Selon l’orientation de la véranda et la situation géographique du bien, un triple vitrage peut être envisagé. Il existe aussi des vitrages chauffants qui diffusent une chaleur douce dans la véranda et qui évitent l’installation de radiateurs. Des stores, brise-soleil ou volets roulants peuvent être ajoutés pour préserver l’intimité, sécuriser les lieux ou participer au confort d’été.`

Quel choix pour la toiture ?

Les options de remplissage de la toiture sont avant tout fonction de l’esthétique recherchée. Une toiture plate convient aux constructions contemporaines et peut accueillir un toit végétalisé qui maximise les performances thermiques. Le toit de tuiles ou d’ardoises permet à une véranda de s’intégrer parfaitement au reste du bâti. Il favorise les volumes et la hauteur sous plafond à l’intérieur de la pièce et peut être complété d’une isolation classique en laine de verre ou de roche. Les toitures entièrement en verre dispensent un maximum de lumière mais aussi de chaleur en période chaude et le vitrage peu émissif ou de contrôle solaire est indispensable. On peut aussi opter pour un toit constitué de panneaux sandwich multicouches isolants, opaques et légers, à associer avec des panneaux de verre pour créer des puits de lumière. La dalle, quant à elle, doit être stable, étanche et il est conseillé de prévoir une isolation sous dalle pour optimiser l’isolation thermique. On peut aussi y intégrer un chauffage par le sol.

La pergola, abri ou réelle extension ?

Bon compromis entre la véranda et l’abri d’été, la pergola est désormais fréquentable toute l’année grâce à des parois vitrées, des panneaux coulissants et des toits à lames d’aluminium orientables (pergola bioclimatique), souvent utilisables avec une télécommande, qui permettent de la fermer complètement. L’été, il est possible d’ouvrir chaque côté entièrement afin de profiter d’une vue sur l’extérieur et en toiture, de tourner les lames à la verticale pour créer un système de convection naturelle et réguler l’apport de luminosité. Une pergola peut être adossée au mur d’une maison pour venir protéger une terrasse se fixant solidement à la structure existante et s’appuyant sur deux poteaux à l’avant. Il existe également des pergolas autoportées qui, comme leur nom l’indique, se portent elles-mêmes à l’aide de quatre poteaux fixés au sol. Leur avantage est de pouvoir s’installer n’importe où mais elles constituent alors plus un espace de vie à part entière qu’une extension. Lumière intégrée, chauffage infrarouge, toiles screen, stores de toiture rétractables par système d’enroulement, sont autant d’options qui font désormais des pergolas des espaces à vivre toute l’année.