Panneaux solaires sur toiture : rentabilité, démarches et cadre légal

Installer des panneaux solaires en 2025 peut représenter un excellent levier d’optimisation patrimoniale. Mais entre les promesses de rentabilité, les réglementations locales, les aides financières et les obligations administratives, difficile de s’y retrouver. Propriétaire bailleur, copropriétaire ou occupant, voici tout ce qu’il faut savoir pour rentabiliser une installation solaire, respecter le cadre légal et prendre les bonnes décisions.


La rentabilité d’une installation solaire : chiffres, critères et réalité terrain

Tout commence par une question simple : est-ce rentable ? La réponse dépend de plusieurs facteurs :

  • la surface exploitable sur votre toiture,

  • l’orientation et l’inclinaison du toit,

  • le coût d’installation (entre 8 000 et 12 000 € pour 3 kWc en moyenne),

  • les aides publiques (prime à l’autoconsommation, TVA réduite, aides régionales),

  • le choix entre autoconsommation et revente totale ou partielle.

En moyenne, une installation permet d’économiser 30 à 50 % sur sa facture d’électricité, et le retour sur investissement se situe entre 8 et 12 ans. En cas de revente du surplus à EDF OA (Obligation d’Achat), le tarif 2025 est de l’ordre de 0,13 €/kWh (variable selon la puissance installée).

En autoconsommation, la rentabilité dépend de votre capacité à adapter votre consommation à la production solaire (programmation des appareils, stockage, etc.).

Les installations les plus rentables sont :

  • bien orientées (sud ou sud-ouest),

  • peu ombragées,

  • dans des zones à fort ensoleillement (Sud-Est, Sud-Ouest).


Quelles démarches administratives pour installer des panneaux solaires ?

L’installation de panneaux photovoltaïques est soumise à un régime déclaratif ou d’autorisation, selon la configuration du projet.

Pour une maison individuelle :

  • une déclaration préalable de travaux est obligatoire si les panneaux sont visibles depuis la voie publique,

  • en secteur protégé (zone ABF), il faut l’aval de l’architecte des Bâtiments de France,

  • une demande de raccordement auprès d’Enedis est également requise.

En copropriété :

  • toute installation affectant les parties communes doit être autorisée en assemblée générale à la majorité de l’article 25 (voire 26 si modification des équipements communs),

  • il faudra également respecter le règlement de copropriété, et consulter un architecte si nécessaire.

Enfin, une déclaration à la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) est nécessaire en cas de revente d’électricité.


Quelles aides et incitations en 2025 ?

La transition énergétique est soutenue par de nombreuses aides publiques. Voici les principales mobilisables en 2025 :

  • ? La prime à l’autoconsommation : versée par EDF OA sur 5 ans, jusqu’à 2 520 € selon la puissance installée.

  • ? TVA à taux réduit à 10 % sur les installations inférieures à 3 kWc.

  • ? MaPrimeRénov’ (part modeste pour les panneaux thermiques).

  • ? Aides régionales et locales : certaines collectivités offrent des subventions spécifiques (de 500 à 2 000 € selon les territoires).

  • ? Exonération d’impôt sur les revenus issus de la vente, dans certaines limites : jusqu’à 3 kWc, si le bien est raccordé au réseau public, et que l’installation ne génère pas plus de deux points de livraison.

Attention : pour bénéficier de ces aides, l’installation doit être réalisée par un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).


Panneaux solaires et copropriété : les règles à respecter

Installer des panneaux solaires sur le toit d’un immeuble en copropriété soulève des questions spécifiques. Le toit étant une partie commune, il faut :

  • l’accord de l’assemblée générale à la majorité des copropriétaires présents ou représentés,

  • s’assurer que l’installation ne nuit pas à l’esthétique ou à l’intégrité de l’immeuble,

  • éventuellement modifier le règlement de copropriété (majorité renforcée),

  • clarifier les responsabilités (entretien, assurance, etc.).

Les projets collectifs (production pour les parties communes ou autoconsommation collective) commencent à se développer, notamment dans les copropriétés éco-engagées. Le cadre légal s’est assoupli depuis la loi Énergie-Climat de 2019, qui autorise désormais la revente et la gestion collective sous certaines conditions.


Quels types de panneaux et quelle technologie privilégier ?

En 2025, trois grandes familles de panneaux dominent le marché :

  • Monocristallins : rendement élevé, esthétique homogène, prix plus élevé.

  • Polycristallins : moins chers, mais rendement légèrement inférieur.

  • Panneaux hybrides : combinent production d’électricité et de chaleur (encore rares).

Il est également possible d’opter pour des panneaux intégrés à la toiture (plus discrets), ou en surimposition (pose plus simple et moins coûteuse).

Des solutions esthétiques innovantes apparaissent : tuiles solaires, films souples, panneaux colorés ou imitant les matériaux de toiture traditionnels. Leur coût reste plus élevé, mais ils répondent aux exigences architecturales des zones classées ou sensibles.


Quelles obligations légales et normes respecter ?

Une installation solaire en toiture doit respecter :

  • le Code de l’urbanisme,

  • les normes électriques (NF C15-100, NF EN 61215),

  • les règles de sécurité incendie,

  • les contraintes architecturales locales.

Le professionnel doit fournir une attestation de conformité Consuel, un certificat de garantie, et assurer le suivi de production.

Pensez également à vérifier l’impact sur votre assurance habitation ou copropriété : certaines compagnies exigent une déclaration spécifique.


Faut-il installer des batteries ? Et que penser du stockage ?

Le stockage de l’électricité produite progresse, mais reste encore peu rentable pour un usage résidentiel classique. Les batteries domestiques (comme celles au lithium) sont coûteuses (entre 5 000 et 8 000 €) et leur durée de vie limitée (10 à 15 ans).

Elles sont surtout intéressantes :

  • en zone isolée non raccordée au réseau,

  • pour des résidences secondaires,

  • dans une optique d’autonomie énergétique poussée.

Des alternatives apparaissent, comme les batteries virtuelles proposées par certains fournisseurs : elles permettent de « stocker » votre surplus d’électricité injectée dans le réseau et de la récupérer plus tard, moyennant une rémunération ajustée.


Et à la revente du bien : atout ou contrainte ?

Bonne nouvelle : une installation solaire valorise le bien immobilier. Elle peut :

  • améliorer le diagnostic de performance énergétique (DPE),

  • séduire des acheteurs sensibles aux économies d’énergie,

  • rassurer sur la qualité de l’isolation et de la toiture.

Attention toutefois à :

  • fournir toutes les garanties et documents techniques au moment de la vente,

  • ne pas surévaluer le prix : une installation trop récente ou amortie peut ne pas se répercuter totalement sur la valeur du bien.


Installer des panneaux solaires en 2025 n’est plus un pari risqué, mais un investissement stratégique pour qui maîtrise les démarches, les aides et les obligations. Encore faut-il faire les bons choix dès le départ : évaluer la rentabilité réelle, respecter la réglementation, bien s’entourer et anticiper sur le long terme.

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