Piscines éco-responsables : comment allier plaisir et économies d’eau cet été

Longtemps symbole de confort et de prestige, la piscine individuelle fait aujourd’hui l’objet de nombreuses interrogations. Face au changement climatique, aux périodes de sécheresse à répétition et à la pression sur les ressources en eau, il devient impératif de repenser nos usages estivaux. Faut-il pour autant renoncer à la baignade chez soi ? Non, à condition d’adopter une approche responsable. En matière de piscines, la transition écologique est non seulement possible, mais déjà en marche.

Une gestion raisonnée de l’eau : premier levier d’action

L’un des principaux reproches adressés aux piscines concerne leur consommation en eau. Pourtant, contrairement aux idées reçues, une piscine bien entretenue ne nécessite pas d’être vidée et remplie chaque année. En moyenne, un bassin de 4 x 8 mètres nécessite environ 50 m³ d’eau pour un premier remplissage. Ensuite, si l’entretien est bien mené, seules les pertes dues à l’évaporation, aux éclaboussures et aux lavages de filtre doivent être compensées.

Limiter ces pertes est donc la première démarche écoresponsable. L’évaporation peut représenter jusqu’à 1 m³ par semaine en été. Une couverture thermique, un volet roulant ou même une bâche à bulles permet de la réduire de 80 à 90 %, tout en conservant la chaleur de l’eau. Dans les régions chaudes ou exposées, cet équipement devient indispensable.

Anticiper les périodes de restriction : un enjeu réglementaire

Depuis plusieurs étés, de nombreux départements français sont placés en alerte sécheresse. Les arrêtés préfectoraux restreignent alors l’usage de l’eau pour les particuliers, et notamment le remplissage des piscines. Il est donc fortement recommandé d’anticiper ces périodes, en installant des systèmes de récupération d’eau de pluie ou en prévoyant un remplissage partiel au printemps.

Attention toutefois : l’utilisation de l’eau de pluie pour alimenter une piscine est encadrée. Il est interdit d’y recourir pour les piscines à usage collectif ou pour les bassins filtrés automatiquement, sauf traitement complémentaire. Une autorisation de la mairie peut aussi être requise si un puits est utilisé.

Filtration, traitement, consommation énergétique : un trio à surveiller

Une piscine écoresponsable ne se limite pas à une gestion raisonnée de l’eau. Elle repose également sur des équipements performants et économes. Le système de filtration, souvent négligé, joue un rôle clé dans la durabilité de la piscine. Les modèles à vitesse variable ou à filtration intelligente permettent d’adapter la puissance selon le niveau de salissure, réduisant ainsi la consommation électrique de 30 à 50 %.

Le choix du traitement de l’eau est également stratégique. Le chlore, bien que courant, présente des inconvénients : émanations irritantes, rejets toxiques, dégradation rapide en cas de forte chaleur. Des alternatives plus douces se développent : électrolyse au sel, traitement UV, ozone, voire filtration biologique dans les piscines dites « naturelles ». Ces solutions nécessitent un investissement initial plus élevé, mais elles permettent de réduire l’impact environnemental tout en améliorant la qualité de l’eau.

Optimisation de l’aménagement : un atout pour la performance

Les piscines écoresponsables se distinguent aussi par une conception réfléchie. Un bassin de taille réduite, bien exposé, protégé du vent et sans débordement limite naturellement les pertes. Les formes simples, aux angles arrondis, facilitent la circulation de l’eau et l’efficacité de la filtration. Le choix du revêtement est également déterminant : certains liners de nouvelle génération, peu poreux, limitent les fuites invisibles.

Par ailleurs, les abords de la piscine doivent être conçus dans le respect de l’environnement. Privilégier des matériaux durables (bois issu de forêts gérées, carrelage recyclé, pierre locale) permet de réduire l’empreinte carbone de l’installation. L’aménagement paysager peut également jouer un rôle d’écran thermique ou de brise-vent, limitant ainsi l’évaporation.

Stockage et autoconsommation : vers plus d’autonomie

Le stockage d’électricité et l’autoconsommation deviennent des compléments naturels pour les piscines écologiques. Installer des panneaux solaires permet d’alimenter la pompe, les éclairages ou le système de chauffage. Le couplage avec une batterie domestique ou une « batterie virtuelle » optimise la gestion de l’énergie produite. Ce type d’installation, s’il est bien dimensionné, permet d’envisager un fonctionnement quasi-autonome pendant la belle saison.

Il existe aussi des pompes à chaleur solaires ou des échangeurs thermiques qui réduisent la dépendance au réseau électrique. Ces solutions nécessitent une étude préalable, mais elles participent activement à la réduction de l’empreinte carbone du bassin.

Une piscine qui valorise le bien immobilier

Contrairement à certaines idées reçues, une piscine écoresponsable peut représenter un véritable levier de valorisation patrimoniale. Dans les zones urbaines ou tendues, un bassin bien conçu augmente l’attractivité d’un bien. Mais plus encore, la présence d’équipements durables, économes et innovants rassure les acquéreurs et renforce la perception d’un bien bien entretenu.

En copropriété, la construction d’une piscine partagée pose davantage de contraintes, mais elle peut être pensée dans une logique de sobriété : installation d’une couverture, horaires d’ouverture optimisés, récupération d’eau pluviale collective, affichage des bonnes pratiques pour les usagers.

Responsabiliser les usagers : une étape indispensable

Au-delà des équipements, c’est la manière d’utiliser la piscine qui fait la différence. Un bon entretien, un nettoyage régulier, une vigilance sur la température et la durée d’utilisation de la pompe sont des gestes simples mais puissants. Éviter les jeux trop remuants qui provoquent des pertes d’eau, couvrir systématiquement le bassin la nuit ou lorsqu’il n’est pas utilisé, et ajuster le niveau de l’eau avant les pics de chaleur sont des réflexes à adopter.

Des campagnes de sensibilisation, notamment en période de sécheresse, sont d’ailleurs menées par plusieurs collectivités pour encourager ces pratiques responsables.


Profiter d’une piscine en 2025, c’est possible, mais autrement. Sobriété, technologie, anticipation et bon sens forment la base d’une nouvelle manière d’aborder le plaisir de la baignade. Une piscine écoresponsable n’est plus un luxe, c’est un investissement intelligent, durable et valorisant.

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