A une époque où il faut réduire sa consommation énergétique et se chauffer d’une manière plus vertueuse, que les chaudières au fioul sont désormais interdites et que le chauffage au gaz est dans le collimateur du gouvernement, la pompe à chaleur est plébiscitée. Une pompe à chaleur permet d’obtenir jusqu’à 60 % d’économies sur la facture annuelle de chauffage car elle consomme moins d’énergie qu’elle n’en produit: pour 1 kWh d’électricité consommée, elle restitue entre 3 et 5 kWh d’énergie thermique. Cependant, l’installation d’une pompe à chaleur ne s’improvise pas. Afin d’optimiser l’effet et l’investissement d’une pompe à chaleur, l’un des principaux critères à prendre en compte, que vous soyez propriétaire d’une maison individuelle ou d’un appartement en copropriété, est d’isoler au mieux votre logement. Par ailleurs, malgré leurs nombreux atouts, les PAC ont aussi des inconvénients, dont le principal est le bruit.
Pour quels types de PAC opter ?
Les PAC aérothermiques (air-air ou air-eau) sont les plus utilisées. Les pompes à chaleur air-air captent l’air extérieur ou l’air ambiant pour le réchauffer avant de le transmettre dans la pièce. Les pompes à chaleur air-eau sont plutôt destinées à l’alimentation du chauffage central. Il existe également des PAC géothermiques qui équipent essentiellement les maisons individuelles car elles récupèrent les ressources contenues dans le sol. Côté budget, comptez à partir de 6000 à 7000 € pour une PAC air-air et à partir de 11000 € pour une PAC air-eau. Sur le plan technique, les pompes à chaleur air-air et air-eau se composent d’une unité intérieure ou ventilo-convecteur à l’intérieur du logement et d’une unité extérieure avec un ventilateur chargé de récupérer l’air.
Limiter les nuisances sonores
C’est l’unité extérieure qui peut générer du bruit sous forme d’un bourdonnement continu. Son niveau acoustique peut même atteindre 65 dB, le bruit d’une rue passante! Or en France, le seuil de bruit autorisé à l’extérieur est de 30 dB. Le meilleur moyen d’éviter les litiges est d’opter pour un modèle récent de PAC qui prend mieux en compte l’émission de bruit. Les fabricants ne cessent d’améliorer les performances de leurs produits dans ce domaine et certains présentent une valeur acoustique de 32 dB maximum. Il faut également noter que l’on perd 6 dB à chaque fois que l’on double la distance, alors, bien que la loi n’impose pas de distance réglementaire avec le voisinage, pour installer votre PAC, placez de préférence la ou les unités extérieures à l’opposé des propriétés adjacentes ou à une distance minimale de 20 mètres avec le terrain d’à côté.
Pour votre confort personnel
Toujours pour des raisons de nuisances sonores, afin de conserver un confort de vie optimal, il faut éviter de placer une unité extérieure sous une fenêtre jouxtant la pièce à vivre ou les chambres à coucher. Pour ne pas avoir à supporter les vibrations du ventilateur, veillez également à ce que votre PAC soit posée sur des plots anti-vibratiles, des éléments qui absorbent les vibrations et limitent la propagation des ondes sonores. Il existe désormais des caissons isolants ou des cache-PAC (ou cache clim) de plus en plus esthétiques en bois ou aluminium qui limitent le bruit et qui en plus protègent le ventilateur des poussières, saletés et feuilles mortes risquant de nuire à son bon fonctionnement.
PAC et copropriétés
Il est possible d’installer une PAC en copropriété, soit une pompe à chaleur collective faisant office de chauffage central (chauffage et Eau Chaude Sanitaire) pour tout le parc de logements, soit une PAC individuelle. Pourtant, le bruit est un désagrément qui pousse encore certaines copropriétés à interdire l’installation d’une PAC individuelle dans les logements. Quelle que soit la politique de la copropriété à cet égard, il convient dans un premier temps d’obtenir l’accord des autres copropriétaires en assemblée générale.
Une PAC collective pour les petites copropriétés
L’installation de l’unité extérieure d’une PAC collective nécessite d’avoir un espace approprié pour l’installer, car sa puissance et sa taille sont très importantes. Le toit ou une cour intérieure peuvent faire l’affaire mais il faut que cette unité soit accessible et discrète. En effet, en habitat collectif, un arrêté du 25 juin 2010 fixe notamment les seuils de bruit admissibles pour les installations thermiques. Par ailleurs, l’installation d’une PAC collective est plus facile à mettre en place dans les petites copropriétés car il existe encore très peu de modèles capables d’alimenter des centaines de logements.
Au choix de chaque copropriétaire
Après avoir comparé les budgets, le choix de PAC individuelles s’avère souvent plus judicieux car l’installation est moins coûteuse et plus facile. Reste à convaincre l’assemblée générale du bien fondé de votre demande. La décision est prise à la majorité absolue (moitié des tantièmes de la copropriété + 1). Pour la pose d’une unité extérieure, vous êtes aussi soumis à une déclaration préalable de travaux auprès de votre mairie. Les demandes s’effectuent en ligne avec un formulaire CERFA 13404*07 à remplir. Dans le cas d’une installation de multiples unités extérieures (grand appartement ou plusieurs équipements dans une même copropriété), une distance doit être respectée entre les unités pour éviter les interférences et maximiser les performances énergétiques.
Des aides disponibles
Les aides financières sont prévues pour inciter les particuliers à se tourner vers des systèmes de chauffage plus écologiques et dans ce sens la pompe à chaleur fait partie des équipements pouvant bénéficier de telles aides. MaPrimeRénov’ pour les PAC individuelles ou MaPrimeRénov’ Copropriétés pour une PAC collective, les CEE (Certificats d’économie d’énergie), l’Eco-PTZ, les aides des communes et des départements et la TVA réduite à 5,5 % sont les principaux avantages à obtenir. Certains sont conditionnés aux ressources ou au type d’équipement installé et tous exigent que l’installation soit réalisée par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). A noter: Une prime CEE serait en préparation pour l’installation d’une pompe à chaleur collective, destinée à la production d’eau chaude sanitaire. À suivre…