Tondeuse, aspirateur, travaux : quels sont les vrais horaires autorisés pour le bruit ?

Entre le voisin qui tond sa pelouse à l’aube, celui qui perce les murs à 22h et l’aspirateur qui rugit le dimanche matin, les nuisances sonores sont une source constante de tensions dans les copropriétés comme dans les quartiers résidentiels. Et si tout le monde a sa propre tolérance au bruit, la législation, elle, pose un cadre très précis.

Mais que dit réellement la loi ? Existe-t-il des horaires légaux pour passer la tondeuse ou faire des travaux ? Et quelles sont les différences entre bruits domestiques, bruits de chantier ou bruits d’activité ? Voici un tour d’horizon des règles en vigueur et des bons réflexes à adopter pour éviter conflits et amendes.


Bruit de voisinage : ce que dit la réglementation

En droit français, les nuisances sonores sont encadrées par le Code de la santé publique, qui définit le « bruit de voisinage » comme tout bruit causé par une personne, une chose ou un animal et pouvant porter atteinte à la tranquillité publique ou à la santé humaine.

Il existe deux types de nuisances :

  • Le tapage diurne, entre 7h et 22h, lorsque les bruits sont répétitifs, intenses ou durables.
  • Le tapage nocturne, entre 22h et 7h, où la simple constatation du bruit suffit, même s’il n’est pas répété.

Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que les communes peuvent fixer elles-mêmes des horaires précis pour certains bruits, notamment ceux liés aux travaux ou aux équipements domestiques. Ces règles sont souvent précisées dans un arrêté préfectoral ou municipal, accessible en mairie ou sur le site de la collectivité.


Les horaires généralement admis pour les travaux de bricolage et jardinage

Même si des variantes locales existent, la plupart des communes françaises suivent une trame similaire en matière d’horaires autorisés pour les travaux bruyants réalisés par des particuliers (bricolage, tonte, taille de haie, ponçage, etc.) :

  • En semaine (du lundi au vendredi) : de 8h30 à 12h et de 14h30 à 19h30
  • Le samedi : de 9h à 12h et de 15h à 19h
  • Le dimanche et les jours fériés : de 10h à 12h uniquement

Ces horaires visent à concilier la liberté de chacun d’entretenir son logement ou son jardin avec le droit au repos des autres habitants. Les contrevenants s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 450 €, en cas de plainte déposée et de constatation par les forces de l’ordre ou un agent habilité.


En copropriété : ce que dit le règlement intérieur

En immeuble collectif, les règles de bon voisinage sont encore plus encadrées. La plupart des règlements de copropriété stipulent explicitement les horaires où les travaux ou bruits domestiques sont tolérés.

Un copropriétaire n’est donc pas libre de faire ce qu’il veut dans son appartement. Même les bruits du quotidien (aspirateur, musique, machine à laver) peuvent être considérés comme excessifs s’ils se produisent en dehors des plages horaires autorisées.

Il est donc conseillé, pour tout occupant d’un immeuble, de consulter le règlement de copropriété, qui prévaut en cas de conflit, dès lors qu’il est raisonnable et conforme à la législation.


Cas particuliers : professionnels, chantiers et syndics

Si vous êtes voisin d’un chantier ou d’un artisan intervenant régulièrement dans votre immeuble, sachez que les horaires autorisés sont plus larges. Les professionnels du bâtiment, par exemple, peuvent intervenir en général :

  • Du lundi au vendredi : de 7h à 20h
  • Le samedi : de 8h à 18h
  • Interdiction les dimanches et jours fériés (sauf urgence ou autorisation spéciale)

Les chantiers publics ou municipaux peuvent bénéficier d’une dérogation temporaire pour travailler en horaires étendus, notamment lors d'interventions de voirie ou d’urgence.

En cas de doute, le syndic est le premier interlocuteur : il peut demander aux artisans de respecter les horaires communs ou faire voter en assemblée une charte de bon voisinage temporaire, si des travaux de copropriété sont programmés.


Comment réagir face à des nuisances répétées ?

La première étape est toujours la communication directe. Une discussion cordiale suffit souvent à faire cesser le bruit ou à trouver un compromis sur les horaires.

Si cela ne suffit pas, vous pouvez :

  • Envoyer un courrier simple, puis recommandé, rappelant la réglementation en vigueur.
  • Prévenir le syndic (en copropriété), qui pourra intervenir formellement.
  • Faire appel à la police municipale ou à un médiateur local, si le trouble persiste.
  • En dernier recours, saisir la justice, notamment si le bruit constitue un trouble anormal de voisinage ou s’il est réalisé en violation manifeste des règles locales.

Dans tous les cas, gardez des preuves : enregistrements audio, témoignages d'autres voisins, constat d'huissier si besoin. Ce sont des éléments clés en cas de procédure.


Le bon sens : meilleure arme contre les tensions

Même si la loi encadre strictement les nuisances sonores, le respect mutuel et le bon sens restent les piliers d’une cohabitation apaisée. Prévenir ses voisins avant un gros chantier, éviter les appareils bruyants tôt le matin ou tard le soir, adapter son comportement aux saisons (fenêtres ouvertes en été) : ce sont autant de gestes simples qui peuvent éviter bien des conflits.

Et si vous êtes souvent dérangé par les bruits du quotidien, des solutions d’isolation acoustique ou des aménagements intérieurs peuvent vous apporter plus de sérénité.


 Vous souhaitez rester informé sur vos droits et vos obligations en matière de copropriété et de gestion immobilière ? Abonnez-vous à "35 millions de propriétaires", le magazine de référence rédigé par des experts du secteur.
 https://unpi.org/fr/4/5/revue-25-millions