J’ai appelé en premier lieu l’ensemble des propriétaires et Chambres de propriétaires de France à respecter les règles de confinement annoncées par le Président de la République. Mieux nous les respecterons, plus tôt nous retrouverons nos libertés individuelles et plus tôt l’activité économique repartira.
J’ai immédiatement soutenu le report de la trêve hivernale de 2 mois pour toutes les personnes en situation d’expulsion sans solution de relogement. Il est bien évident qu’en cette période difficile pour les Français, il n’est pas question d’ajouter de la fragilité à la fragilité. J’appelle, dans la mesure de leurs possibilités, à la solidarité des bailleurs privés durant cette période de confinement.J’appelle l’Etat à mobiliser le parc social pour que chaque français puisse être relogé et que les bailleurs privés ne soient pas l’unique amortisseur de la politique du logement.
J’appelle le gouvernement à mobiliser les Caisses d’allocations familiales afin de suspendre temporairement l’arrêt du versement des APL en cas d’incident de paiement des loyers.
J’appelle, ceux qui le peuvent, à suspendre temporairement les loyers des locaux commerciaux et professionnels des TPE et PME dont l’activité est totalement suspendue pendant la crise, et étaler les paiements dans le temps, après celle-ci. Je m’y suis engagé avec les principales organisations représentatrices des bailleurs auprès de Bruno LE MAIRE (cf. annexe ci-dessous). J’appelle à la solidarité des bailleurs pour cette suspension qui ne peut être systématique et qui ne doit pas devenir une annulation. Il est indispensable dans le même temps que les échéances de prêt soient suspendues et reportées sans frais ni pénalités pour que les bailleurs puissent renégocier leurs crédits auprès de leurs partenaires financiers. Les propriétaires ne peuvent pas être les banquiers de notre économie.
J’appelle enfin à la responsabilité des acteurs du logement pour ne pas appeler à la cessation du paiement des loyers : le Gouvernement a pris un certain nombre d’engagements sur les salaires et en faveur des entreprises afin de stabiliser au mieux la situation. Les assurances de l’Etat et de la BCE sont massives et, pour l’ instant à la hauteur des enjeux. Appeler à un moratoire des loyers dans le parc privé d’habitation est donc démagogique et irresponsable. Ne jetons pas 2,7 millions de petits bailleurs dans une situation catastrophique. N’ajoutons pas de la fragilité à la fragilité.
Je sais que les bailleurs privés sont des acteurs responsables, je sais aussi compter sur les locataires pour ne pas les mettre en difficulté. Les bailleurs ont besoin de leurs loyers : soit pour rembourser un crédit et payer de nombreuses charges, soit, le plus souvent pour avoir un complément de revenus pour leur faible retraite. C’est, à n’en point douter, toute une chaine économique qui perdrait pied face à un incident massif de paiement des loyers.
Christophe DEMERSON
Président UNPI France
Annexe :
C.P. du Ministère de l'Économie et des Finances
du 21.03.2020
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