A l’issue de sa première lecture par le Sénat, le projet de loi relatif à l’énergie et au climat entendait sanctionner dès 2023 la location des logements classés F et G en tant que logements indécents.
Auditionnée par le Parlement, l’UNPI a dénoncé une mesure brutale pour les propriétaires. Compte tenu de la difficulté de réaliser des travaux en si peu de temps, elle risquait d’amputer gravement le marché (quasiment la moitié du parc locatif est constituée de logements classés F et G).
Par ailleurs, une exception est prévue au profit des propriétaires se heurtant au refus de la copropriété de voter de travaux et ne parvenant pas à atteindre une consommation moindre malgré des travaux en partie privative. Enfin, il précise que le décret, qui devra entrer en vigueur avant 2023, ne s’appliquera pas aux baux en cours.
En revanche, au-delà des règles de décence, l’intégralité des logements devront atteindre au moins la classe E dès 2028 (ou 2033 pour les copropriétés en difficulté).
Le DPE est devenu un document essentiel aussi bien dans le cadre des locations que dans celui des transactions. Il commande la classe énergétique du logement (à afficher dans les annonces de location ou vente), et deviendra en 2021 un document opposable par le locataire et non pas simplement informatif (article 179 de la loi ELAN du 23 novembre 2018).
L’UNPI critiquait sa méthode de réalisation, notamment la méthode « sur factures », qui n’est pas pertinente, notamment lorsque le diagnostiqueur ne peut se baser sur des factures récentes ou que le précédent occupant a mal utilisé le logement.
Si l’UNPI se réjouit de ces travaux de fiabilisation, elle regrette son futur caractère opposable, qui démultipliera les contentieux. L’UNPI continue d’œuvrer à ce que l’opposabilité s’applique directement aux diagnostiqueurs.
Depuis l’adoption de la loi ELAN du 23 novembre 2018, l’UNPI a largement été associée aux travaux de rédaction de l’ordonnance du 30 octobre 2019 réformant le droit de la copropriété et de divers décrets d’application (cinq auditions de trois heures et plusieurs consultations écrites).
Dans sa version initiale, le projet d’ordonnance portant réforme du droit de la copropriété (ordonnance importante prévue par la loi ELAN du 23 novembre 2018) entendait supprimer la possibilité pour les copropriétés de moins de dix lots de voter à l’unanimité la non constitution d’un fonds travaux (article 14-2, III de la loi du 10 juillet 1965 sur les copropriétés).
L’UNPI a dénoncé une mesure imposant de nouvelles dépenses aux petites copropriétés alors qu’elles ont déjà des budgets très serrés.
Dans sa version initiale, le projet d’ordonnance portant réforme du droit de la copropriété prévoyait d’imposer l’adoption d’un plan pluriannuel de travaux dans les copropriétés de plus de dix ans. Le financement de ce PPT impliquait une réforme du fonds de travaux.
L’UNPI a dénoncé une obligation coûteuse pour les copropriétaires (le plan pluriannuel implique de faire appel à un prestataires spécialisé) et une source de complexité pour les copropriétés : à peine a-t-on créé le fonds de travaux obligatoire (création en 2017) qu’on entend déjà le réformer…
L’UNPI a dénoncé à maintes reprises le doublon état daté / pré-état daté et demandé une clarification des textes applicables en la matière.
L’UNPI dénonce haut et fort la hausse exorbitante de l’impôt foncier. Les conclusions de son Observatoire national des taxes foncières, qui dresse le bilan des augmentations sur cinq ou dix ans, sont largement relayées par les médias et craintes par les élus locaux (https://www.unpi.org/fr/taxes-foncieres.html ).
Cela demeure toutefois trop élevé et l’UNPI maintient la pression sur les pouvoirs publics au moment où les budgets locaux 2020 vont être élaborés. En particulier, à l’approche des élections municipales, l’UNPI a lancé un appel à geler ou baisser la fiscalité locale (communiqué du 14 octobre 2019).
Pour compenser le fait que le prélèvement à la source est calculé sur l'imposition de l'année précédente, sans tenir compte des crédits et réduction d'impôts, la loi de finances pour 2018 avait prévu le versement au printemps 2019 d'une avance de 30 % sur les crédits d'impôts (au sens large) obtenus l'année précédente.
L’UNPI critiquait une prise en compte insuffisante des crédits d’impôt, notamment pour ceux ayant réalisé un investissement de type « Duflot-Pinel » ou Scellier.
En revanche, malgré ses nombreuses interventions, l’UNPI n’est pas parvenue à empêcher une prise en compte imparfaite des travaux dans le cadre du basculement vers le prélèvement à la source et l’année « blanche ».
Afin de redynamiser les centres-villes et de lutter contre l’habitat dégradé, l’UNPI militait depuis longtemps en faveur d’une incitation fiscale pour les propriétaires prenant en charge d’importants travaux d’amélioration.
Un décret et deux arrêtés du 26 mars 2019 précisent les travaux donnant droit à la réduction d’impôt, les exigences à respecter en termes de rendement énergétique et les villes éligibles.
L’UNPI dénonçait l’idée que, dans les immeubles neufs, l’intégralité des logements doivent être accessibles aux personnes handicapées. Imposer les mêmes normes d’accessibilité à tous les étages provoque une augmentation des coûts de production (et donc des prix de vente) comme une réduction généralisée de la surface des pièces de vie (les pièces d’eau devant notamment être agrandies) alors que, en pratique, tous les appartements d’un immeuble neuf ne seront pas occupés par des personnes handicapées.
Les exigences à respecter pour qu’un logement soit évolutif ont été détaillées par un décret du 11 avril 2019 et un arrêté du 11 octobre 2019. Bien évidemment, outre le respect des précautions de base à l’intérieur du logement (accessibilité de l’unité de vie), les parties communes de l’immeuble doivent respecter les normes d’accessibilité.
Lors de l’examen du projet de loi relatif à l’énergie et au climat, un amendement adopté en commission entendait imposer une mise sous séquestre, en cas de vente d'un bien à faible performance énergétique, d'une partie du produit de la vente ne pouvant excéder
5 % du produit de cette vente, déblocable au profit de l’acquéreur uniquement pour effectuer des travaux de rénovation énergétique.
L’UNPI a critiqué une mesure coercitive attentatoire au droit de propriété et contre-productive.
L’UNPI dénonce depuis longtemps une construction irraisonnée des logements sociaux (construction massive là où le besoin de logements n’est pas le plus fort) et le fait que ces logements ne profitent pas toujours aux personnes les plus défavorisées (trop forte propension de logements « intermédiaires », maintien dans les lieux d’occupants dépassant les plafonds). Par ailleurs, l’UNPI croit profondément à la propriété privée comme vecteur de responsabilité et de liberté.
L’UNPI encourage donc la vente de logements sociaux aux occupants mais plus largement à l’ensemble des particuliers.
Les propriétaires ne doivent pas être traités comme les « marchands de sommeil » ;
* NB : à l’heure où nous écrivons, le projet de loi de finances pour 2020 reste en discussion.
Source : 25 millions de propriétaires • N°janvier 2020
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