Jacques CHANUT, président de la FFB
La transition énergétique et écologique constitue un incontournable. Ceci posé, reste cependant à dire comment atteindre l’objectif « zéro émission de carbone » en 2050 ?
Sur le fond, pour ce qui concerne le parc de bâtiments, la réponse de la FFB n’a pas changé depuis les prémices du Grenelle de l’environnement, en 2008 : s’appuyer sur ce qui existe et pousser les feux. Et pour cause : ne pas s’ancrer dans le réel, c’est à coup sûr aller à l’échec.
En pratique, cela signifie d’abord partir du parc bâti et de ceux qui le détiennent et/ou l’occupent. Or, premier constat, 57 % du parc de logements français a été construit avant 1974, sans véritable préoccupation énergétique, ni écologique. Un deuxième constat suit et se résume en une formule : sauf exception, les travaux d’efficacité énergétique ne sont pas rentables ! De fait, le coût des opérations efficaces ressort élevé, alors que les prix de l’énergie, donc les économies sur les factures et la « valeur verte » à la revente, restent faibles. Si l’on veut pousser les feux, il convient de soutenir le marché par un système d’aides large, souple et puissant d’une part, et il importe de profiter de toutes les occasions propices aux travaux, d’autre part, telles les acquisitions dans l’existant ou la réalisation d’extensions, pour embarquer à moindre coût la rénovation énergétique. A contrario, sans accompagnement financier, la piste de l’obligation « sèche » de travaux, de la taxation des biens énergivores ou de l’interdiction de louer ne peut qu’être sans issue. C’est une conviction et un combat que nous partageons avec l’UNPI.
L’approche pragmatique vaut aussi pour les professionnels. Disposer de champions importe, mais ne suffit pas. Il faut des artisans et entreprises compétents en matière de travaux de performance énergétique, d’efficacité écologique sur tout le territoire, pour répondre à un besoin diffus. C’est dans cette voie que la FFB s’est engagée très tôt au travers de la mention « Reconnu Grenelle de l'environnement », puis « Reconnu garant de l'environnement » (RGE), avec plus de 60 000 professionnels labellisés début 2020.
Reste que la suppression progressive du Crédit d’impôt transition énergétique (CITE) et le recentrage de l’aide vers les ménages les plus modestes constitue un véritable recul. Non que renforcer les moyens de la lutte contre la précarité énergétique soit de mauvaise politique, bien au contraire. Mais cela ne devrait pas se faire au prix d’une perte de l’incitation aux travaux verts pour les autres ménages, car ils risquent de ne plus se faire. Là encore, nous avons partagé ce combat avec l’UNPI. Jusque-là, nous n’avons guère été entendus. Afin d’accompagner le marché, c’est-à-dire nos adhérents et leurs clients, nous nous mobilisons maintenant pour assurer le succès du nouveau dispositif MaPrimeRenov’, mais aussi pour préparer l’avenir et retrouver un accompagnement plus large à l’avenir.
La transition énergétique est un enjeu collectif, le combat pour y parvenir doit l’être aussi, en associant Puissance publique, donneurs d’ordres et entreprises. Vous pouvez compter sur la FFB et ses adhérents. Pour ma part, je souhaite l’UNPI et ses adhérents à nos côtés.
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