« Ensuite vint le temps du déconfinement… »
Et avec lui, la nécessaire reprise de l’activité économique, et notamment celle du bâtiment, après le confinement. Celui-ci a entraîné, après l’annonce d’Emmanuel Macron du 16 mars 2020, l’arrêt de plus de 80 % des chantiers.
Le secteur du BTP a très vite été « sommé » de reprendre le chemin des chantiers, ce à quoi l’Ordre des architectes s’était farouchement opposé, la priorité indiscutable étant celle de la santé de nos compagnons. « Pas de reprise à risques des chantiers » déclarait Denis Dessus, président du Conseil National de l’Ordre des Architectes.Un guide de préconisation de sécurité sanitaire a été édité et validé par le gouvernement pour assurer la continuité de l’activité de la construction. Sans caractère réglementaire, c’est néanmoins un outil de recommandations minimales pour pouvoir reprendre ou poursuivre des travaux.
Mais un guide de bonnes pratiques n’est pas forcément suffisant.
Même si dans une opération, les voyants sont au vert en matière sanitaire, grâce à l’intelligence collective de l’ensemble des partenaires et l’engagement civique des compagnons de respecter les gestes barrières, il peut subsister des freins à la reprise des travaux.
Le premier frein est celui de la rupture de la chaîne de production : il suffit qu’un seul des intervenants, maîtrise d’œuvre, entreprise, fournisseur ou transporteur, soit dans l’impossibilité objective de réaliser sa mission, pour que la machine se grippe. Mais dans ce cas, l’architecte, qui a une vue globale et transversale, saura proposer à son client, des solutions pertinentes et les bonnes décisions à prendre.
Le second frein est celui de l’autorisation pour les artisans d’accéder dans l’immeuble, ou dans le logement. Là aussi, la présence de l’architecte pourra permettre de lever cette difficulté. Homme de dialogue indépendant, il saura rassurer en mettant en place, avec les entreprises, les bons protocoles d’intervention, et vérifier leur bonne mise en œuvre.
Cette médiation de l’architecte sera également très utile pour apprécier les éventuels surcoûts liés à un chantier en contexte Covid-19. Le Cnoa a très vite proposé que la période de confinement, et donc l’arrêt de chantier, soit gelée, en termes de planning bien sûr, mais également en termes de réclamations financières. Ce gel fait aujourd’hui consensus.
Par contre, des surcoûts seront inévitables dans le contexte d’un chantier avec des contraintes et des prestations nécessaires mais imprévisibles dues au Covid-19. Dans cette indispensable négociation, l’architecte saura faire le tri entre les demandes fondées et strictement justifiées et certaines prétentions opportunistes.
S’il y a une chose à retenir avant tout redémarrage des travaux, c’est de réunir tous les intervenants, de mettre tous les sujets sur la table et d’établir un protocole d’accord franc et consensuel.
Eric Wirth
Architecte, Vice-président du Conseil National de l’Ordre des ArchitectesRéagissez à cette tribune et écrivez-nous sur les réseaux sociaux @UNPI_FR @unpinationale #proprios
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